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Isularama
21 mai 2010

Philo et fragments : Corsica. Journal étrange V.

Conche_CorsicaBAT_COUV_PLAT_1Une alerte
attire mon
attention sur
le dernier
ouvrage de
Marcel Conche,
5e volume
de
Journal
étrange
,
qui vient
de sortir
aux PUF
sous une
couverture
touristique
plus que
philo-
sophique.



Occasion rare de dévoiler, à côté du livre de Marcel Conche, la couverture – qui elle, n'a rien de touristique – d'un livre à paraître en juin, en Corse même, sous la plume d'un philosophe champêtre de 35 ans. Héraclite de Venaco ?

Voilà donc tout tracé le programme de lecture de cet été, pour tous ceux qui, sur des raisons touristiques ou des motifs philosophiques, chercheraient leur bonheur en accolant, dans une improbable requête, les mots clés « philosophie ET Corse ».

Avec Marcel Conche
On se rappellera, ou on découvrira, qu’un jour le vieux philosophe a mis dans le coffre de sa petite voiture quelques rares livres essentiels, et, muni de ce seul viatique, il a pris le chemin de la Corse où il séjournera « route de la mer », ce qui signe une installations en Plaine Orientale, où on manque cruellement de caps et de golfes, aux formes visibles, à la toponymie établie. Ce lieu vague le retient de l'été 2008 à l'été 2009. Mais qu'importe le lieu, il s'intalle aux pieds de celle qui aurait dû donner son nom au cinquième journal étrange. En lieu et place de « Corsica ». Comme si l'amour platonique avait été recouvert d'une ultime couche de sensualité : celle de l'île elle-même, dont on dit qu'il est tombé amoureux. Qui plus heureux que ce vieux philosophe qui répondant à l'appel d’un amour en vit deux ? Quant à son livre, je n'en connais rien d'autre que sa table des matières déroulée de I à CLXXV (175 chapitres, moments, ou fragments ?). Et il me tarde de m'approcher à nouveau de la Librairie des Deux Mondes, y feuilleter cet ouvrage, que je me réserve pour ces heures d'été si propices à la lecture, quand se répand sur les villages une térébrante « rumeur de sieste ».

Avec Alexandre Ducommun
On se laissera entraîner dans un ouvrage que le préfacier situe dans la ligne rare des romans à idée. Imaginez un auteur résistant, la plume à la main, à toutes les manières ordinaires d'entrer en écriture, et observant avec une ironie de plus en plus érudite, sa propre quête du récit. Ça donne un ouvrage alternant la narration littéraire d'une errance infinie, et la déconstruction philosophique de la raison même du récit. Avec un parcours qui réveillera, et réajustera dans un discours construit et démonstratif tous ces fragments philosophiques épars qui constituent notre fonds culturel. Et on lira, médusé, comment peuvent s'assembler les pièces de ce puzzle… Si nous perdions toute capacité à les assembler – au moins dans un récit, sinon dans une argumentation – que resterait-il de notre humanité ? À nouveau, le détour par la Grèce s'impose. C'est à croire que la Corse est un lieu propice à ce détour, avec, comme figure de fond, ici aussi Héraclite, tant prisé par ailleurs par Marcel Conche. Hasard ou conjonction ? Allez savoir quand on rapproche le premier livre d'un jeune auteur toujours englué dans les élans du sexe et son cortège de fantasmes, et ce énième livre d'un vieux philosophe accédant en son vieil âge à un amour d'une absolue pureté.

Marcel Conche. Corsica. Journal étrange V. Paris : PUF, mai, 2010 (624 p., 29,00 €)

Alexandre Ducommun. Fragments philophoriques à l'usage des survivants : petit précis d'humanités résiduelles. Ghisonaccia : La Gare, à paraître, juin, 2010. (160 pages, format 11x18)
LA GARE Edition / Gattone / 20240 GHISONACCIA / 04 95 57 44 94
Contact : la rubrique « contacter l'auteur » de ce blog.

BONUS
Sur l'Enciclopedia di a Corsica, un entretien de Marcel Conche avec Jean-Guy Talamoni

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