Littérature de guerre, entre authenticité et sincérité

En octobre 2009, Christophe Luzi publiait « La Guerre au miroir de la littérature : essai sur Claude Simon » (Colonna éditions). Le 23 mai à 18h00, il donnera à l’Espace Diamant une conférence au titre énigmatique – « Il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent » – consacrée au rapport complexe entre la guerre et les lettres.
Quelles positions peut prendre un écrivain de la guerre ? Sacrifier à la caution d’une épreuve collective déployée en grandes pages de l’Histoire, et écrites sous le signe de l’authenticité ? Ou restituer une vision personnelle et partielle, acquise dans les événements singuliers directement vécus, et écrite sous le signe de la sincérité ? Comment se concilient ou s’opposent, dans le texte littéraire, la guerre écrite dans sa dimension publique et dans sa dimension intime ? Où est la fiction, où est la réalité, selon qu’on écrive en garantissant l’authenticité de ses sources ou la sincérité de ses ressentis ? La démarche de Christophe Luzi devrait à la fois intéresser les amateurs d’histoire et les amateurs de littérature. Ne tente-t-elle pas, en prenant le thème fort de la guerre, de réserver une place aux documents sincères puisés dans la littérature à côté des documents authentiques rassemblés et triés selon les principes de l’archivistique ? En appliquant aux œuvres littéraires des modes de récollection et de sélection propres à l’archivistique, Christophe Luzi ne peut que faire ressortir leurs moments de témoignages authentiques et sincères. On peut s’attendre à ce que sa conférence fourmille d’exemples…
• Xavier Casanova