En devanture, un roman d'aventure

La rentrée littéraire 2011
est déjà marquée par
« L’Art français de la guerre »,
premier roman d’Alexis Jenni,
qui entre en littérature
par la grande porte :
la «Blanche » de Gallimard.

Vu d’ici, on ne pourra que rapprocher ce roman de 640 pages – tiré à 20 000 exemplaires – des derniers livres de Jérôme Ferrari. À nouveau, une plongée dans le dit et le non-dit de l’histoire militaire de la France, abordée du point de vue de l’intimité de personnages qui ont traversé de l'intérieur cette « guerre de 20 ans », commencée dans les années 40 et achevée avec l’indépendance de l’Algérie.

À nouveau, la Guerre du Golfe marque l’irruption d’une guerre désormais mise à distance par l’image : celle que déverse les médias, mais aussi celle qui se forme dans tous les dispositifs de visée, guidant des frappes assénées de loin. Le champ de bataille, héros contre héros, n’est plus qu’un théâtre des opérations géré de haut par des techniciens de la bataille. Un lieu où il n’y a plus de héros : rien que des victimes. Surtout ceux qui meurent en uniforme. Les autres ne sont rien. Qu’on le veuille ou non, la guerre est structurante : le glissement insensible du partage massif de la condition de héros, à la distribution massive de la condition de victime a sa part de responsabilité dans la cohérence ou l’incohérence de nos sociétés actuelles.

« Il m’apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire.  »

Alexis Jenni
L’art français de la Guerre
Gallimard (Coll. « Blanche »)
En librairie depuis le 18 août 2011

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