Esquisse d'un passage furtif par le roman picaresque
Francescu Quesivedi | |
Bien que son lignage n’ait pu être établi avec certitude, Quesivedi a toujours été considéré comme le grand maître de la littérature picaresque corse. Son récit fourmille, en effet, de notations dont il est impossible d’imaginer qu’elles aient pu être glanées ailleurs que sur l’île. Certaines, en outre, montrent qu’il était en état de recevoir des confidences familiales, ce qui ne s’accorde que sur la foi d’une proche parenté ou d’une alliance licite et parfaitement acceptée. « U Buscu » est le seul roman qui nous soit parvenu, sauvé de l’oubli grâce à sa traduction en français par Fra Luca, un moine de régulière observance, exilé en Corse par son ordre à la demande du Chapitre de Notre-Dame, et auteur, par ailleurs d’un mémoire « pour servir à l’interprétation des socioglyphes de l’île Corse », dont une édition moderne à été publiée à Ajaccio1. La brièveté du récit permettant sa réplication par copie manuscrite, cette traduction circulera sous la bure, hélas, dans des versions de plus en plus concises. La publication d’une première version imprimée2 n’arrêtera pas l’érosion : elle donnera simplement une date et un état permettant d’en mesurer la vitesse et l’ampleur. |
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Storia di a vita di u Buscu
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Sujette à des controverses qui gâcheraient la saveur de son texte, considérons que la biographie de Quesivedi n’est, en l’état actuel des connaissances, qu’un épais brouillard. |
Ici, nous donnons le fac simile d’une édition tardive, imprimée à Leyde en 1652, soit près d’un demi siècle après la disparition de Quesivedi, dont on dit encore que « sa mort prématurée ôta aux Lettres Corsègues le plus bel ornement de son siècle », précisant, toutefois, que cette citation est loin d’être étayée de références certaines. |
1. Cf. Xavier Casanova, Codex Corsicæ : suivi de Esquisse d’une théorie de l’interprétation des socioglyphes de Corse, Ajaccio : Albiana, 2005. |