Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Isularama
26 janvier 2012

Esquisse d'un passage furtif par le roman picaresque

Francescu Quesivedi

Bien que son lignage n’ait pu être établi avec certitude, Quesivedi a toujours été considéré comme le grand maître de la littérature picaresque corse. Son récit fourmille, en effet, de notations dont il est impossible d’imaginer qu’elles aient pu être glanées ailleurs que sur l’île. Certaines, en outre, montrent qu’il était en état de recevoir des confidences familiales, ce qui ne s’accorde que sur la foi d’une proche parenté ou d’une alliance licite et parfaitement acceptée.

« U Buscu » est le seul roman qui nous soit parvenu, sauvé de l’oubli grâce à sa traduction en français par Fra Luca, un moine de régulière observance, exilé en Corse par son ordre à la demande du Chapitre de Notre-Dame, et auteur, par ailleurs d’un mémoire « pour servir à l’interprétation des socioglyphes de l’île Corse », dont une édition moderne à été publiée à Ajaccio1. La brièveté du récit permettant sa réplication par copie manuscrite, cette traduction circulera sous la bure, hélas, dans des versions de plus en plus concises. La publication d’une première version imprimée2 n’arrêtera pas l’érosion : elle donnera simplement une date et un état permettant d’en mesurer la vitesse et l’ampleur.
 



Storia di a vita di u Buscu


 

 Ysidoru Page 1

Ysidoru Page 2

Ysidoru Page 3

Ysidoru Page 4



L’AUTEUR

Sujette à des controverses qui gâcheraient la saveur de son texte, considérons que la biographie de Quesivedi n’est, en l’état actuel des connaissances, qu’un épais brouillard.


L’ŒUVRE

Ici, nous donnons le fac simile d’une édition tardive, imprimée à Leyde en 1652, soit près d’un demi siècle après la disparition de Quesivedi, dont on dit encore que « sa mort prématurée ôta aux Lettres Corsègues le plus bel ornement de son siècle », précisant, toutefois, que cette citation est loin d’être étayée de références certaines.



NOTARELLE

1. Cf. Xavier Casanova, Codex Corsicæ : suivi de Esquisse d’une théorie de l’interprétation des socioglyphes de Corse, Ajaccio : Albiana, 2005.
2. « Aux Nouvelles Polygraphies Corses, à l’enseigne de la Tête de More, rüe Saint Jacques près La Sorbonne, 1628. »
3. Allusion sallace. Le Y est une représentation schématique du triangle pubien, un pictogramme que l’on retrouve dans les graffitis de tous les ports méditerranéens.
4. Rue descendant de la haute ville. Grand sujet de fierté urbaine, les marches de ses escaliers étaient situées, les unes par rapport aux autres, à une distance correspondant très exactement au pas d’un âne.
5. Tata Monnaie.
6. Elus par les communautés rurales, les Caporali en défendent les intérêts, contre les Seigneurs, auprès de la République de Gênes.
7. Lieutenant de police.
8. Potier (v. note 9).
9. Selon toute vraisemblance, le traducteur a pris ce mot pour un patronyme, alors qu’il désigne ici un métier « mécanique » typique condamnant celui qui l’exerce à faire tourner son tour avec les pieds, comme un âne fait tourner la meule d’un pressoir à huile.
10. Le jeu de mot a échappé au traducteur : scapattoghju est un terme générique désignant tout ce qui permet de s’échapper, aussi bien que tout ce qui réussit à le faire.
11. Bagout, baratin (du corse : parlantina).

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Isularama
Publicité