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Isularama
22 juin 2012

Pièce brève versée brute au Lamanaccu Pasticciosu


CLIX

SAVOIR AFFICHER SA PARFAITE FELICITE
SANS JAMAIS EN COMMUNIQUER LE PRIX

 

NE DONNE RIEN. Prends. Prends le plus possible, mais ne donne rien. Fait payer. Cher. Très cher. Trop cher. Ne vends jamais rien. Concèdes. Montre que tu peux vivre sans te déposséder de quoi que ce soit. Et que si tu condescends à te déposséder, c’est en concédant à un autre le droit de posséder à ta place. Ne cèdes rien contre son juste prix. Ce serait donner droit aux choses et à leur valeur courante. Sans donner droit à ta puissance et à sa valeur supérieure. Celle que tu fixes toi-même par ton ambition. Celle que tu maintiens par ta volonté. Celle que tu opposes à tous par ta superbe. Sereinement. Envers et contre tout. Le plus naturellement du monde. Chaque matin, regarde-toi dans la glace. Le front haut. Droit dans les yeux. Souris. Et répètes-toi que tu ne souris à personne. Tu souris à ta félicité. Ta puissante félicité. Inaltérable. Ils te trouveront aimable et supérieur. Ils seront alors fiers de recevoir de l’amabilité de si haut. Ils s’essayeront à faire de même avec leur marmaille. Tu jubileras, car sans le savoir, c’est à ton propre regard qu’ils les dressent déjà.
 
Baldazzaru Grazzianni, L’Homme de clan
(Trad. Horace Dupré, avec le concours d’Alfonsa-Maria,
Veuve du feu Señor Enrique Tabasco de Zonza).
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