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Isularama
24 septembre 2014

Les bonnes idées du bon Monsieur Médef

MEDEF TV 1 million d'emplois

Une fois n’est pas coutume, Cacciamosca se fait économiste pour commenter en économiste le coup du million d’emplois que Monsieur Médef vient de sortir de son chapeau pour tirer la crise à lui.

Monsieur Médef dit que si on supprime des jours fériés, on crée des emplois. Moi, je dis que ça limite le temps consacré aux bricolages maison et aux activités de survie potagère. Ça limite aussi le nombre de jours où je peux me faire un peu de beurre en allant donner un coup de main à des copains trop précaires pour s’offrir des services au tarif Médef. Bien évidemment, suer pour soi ou pour les copains, c’est pas du travail. Faut le collier autour du cou, une fiche de tâche sous les yeux, une balise GPS dans le cul et un contrôleur sur le dos.

Monsieur Médef a aussi l’idée géniale de faire des contrats à part pour les populations très éloignées de l’emploi. Bingo ! Si on se fait du beurre sur une population donnée, il devient avantageux de se démerder pour que cette population augmente. C’est donc en éloignant des travailleurs de l’emploi qu’on crée la possibilité de les embaucher comme gens à part. Sans oublier de les renvoyer le plus vite possible à la case départ pour pas perdre le potentiel. C’est comme ça qu’on entretient un gros vivier de spécialistes des petits boulots de merde à deux balles. Il n’y a plus qu’à ajouter par derrière une obligation de dire oui à tout pour conserver son statut de chômeur éloigné et pas basculer dans le tas des non-chômeurs sans boulot. Attention, les gars, à ne pas tomber du mauvais côté de l’abaissement du chiffre du chômage : la radiation.

Monsieur Médef, pas plus con qu’un autre, sait bien que si le contrat de merde devient légal, tous ses copains ont intérêt à pousser dehors tous les contrats bétons. Mais compte pas sur lui pour reconnaître que le contrat de merde n’a aucun un effet positif sur l’emploi. C’est fait pour liquider les contrats béton. Ça ne peut jouer dans le sens positif que si, en liquidant un contrat béton, tu peux fabriquer à la place deux contrats de merde. Il faut donc que Monsieur Médef aille jusqu’au bout et imagine plus que des contrats de merde : des contrats de sous-merde réellement moitié moins cher qu’un contrat béton, deux pour le prix d’un, ça c’est une idée béton. Une démultiplication des sociétés spécialisées dans la gestion musclée des contrats de sous-merde devrait même permettre de dégraisser encore plus les firmes juteuses, et même les entreprises bancales, en les aidant à sous-traiter tout ce qu’elles sont obligées de faire à côté de leur « cœur de métier », qui se résume à grossir les marges. Le contrat de merde n’est qu’une aide au dégraissage. Seul le contrat de sous-merde est créateur d’emploi. Emplois de merde, faut pas rêver.

Bon. T’as compris, camarade ? On t’agite sous le nez la courbe du chômage, qui se tortille un peu, mais qui n’arrête pas de pointer du nez vers le haut façon cobra. Monsieur Médef veut faire croire qu’il joue les charmeurs de serpent ? Mon cul, il veut te faire avaler des couleuvres.

IMAGE : « 1 million d’emplois : c'est possible » Médef TV, copie d’écran.

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