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Isularama
13 avril 2019

Dominique Piferini signe son 5e roman

COUV DIAMANTS BLOG

Après Le portrait blanc (2014)
La photo couleur sépia (2015)
La vie en négatif (2016)
et L’intemporelle (2017)
voici donc Comme une pluie 
de diamants sur Neptune (2019).

De livre en livre, Dominique Piferini a tissé son œuvre autour d’une vie sentimentale aussi exigeante et aussi peu tranquille que ses engagements militants. Avec sa « pluie de diamants », l'auteure crée et met en scène le personnage de Lucia et l’engage dans une fiction qui, après L’intemporelle, aurait pu s’intituler La virtuelle. Qu’est donc l’amour devenu au temps du web2 et de la 4G ?

Lucia n’est plus de première jeunesse, et son dernier amant s’est éclipsé sans dire un mot, la laissant seule et sans réponse, face à l’avalanche de questions qu’une telle rupture suscite. N’aurait-elle été qu’un « passe-temps » ? La morosité s’installe. Par dépit, elle se plonge dans la misère amoureuse des autres, par site de rencontre interposé. Rien de plus qu’une distraction, un jeu dans lequel elle entre sous le nom de « Psyché », avec un détachement de naturaliste observant un insectarium. Elle cueille des spécimens, drôles ou affligeants. Elle surfe sur les profils, en enchaînant des gestes automatiques sans influence sur les pensées qui agitent son for intérieur. Elle a la tête ailleurs. Elle fait le point sur son âge et sur ses exigences amoureuses. Un message va interrompre sa méditation, qui dit simplement « C’est beau ce que vous écrivez. » C’est assez insolite pour qu’elle réponde et entre ainsi dans une toute autre manière de poursuivre ce qui, au départ, n’était, pour elle et à son tour, qu’un « passe-temps ». Le roman, lui-même, s’en trouve affecté, prenant alors un tour de roman épistolaire rapportant verbatim les billets de plus en plus denses que s’échangent les êtres qui se découvrent. La narratrice initiale se fait plus discrète. Pour l’essentiel, les personnages écrivent eux-mêmes, et l’un à l’autre, le roman de leur rencontre. Il y aura plusieurs aventures, avec un crescendo marqué par une sorte de fondu enchaîné où, d’un tête à tête – texte à texte – à l’autre, le récit prosaïque prend un tour et un ton de plus en plus lyrique. C’est le moins que l’on pouvait attendre de l’écriture de Dominique Piferini, toujours aussi incisive, ardente et passionnée.

[] Xavier Casanova


à paraître en mai
Dominique Piferini, 

Comme une pluie de diamants sur Neptune,
Ghisonaccia : La Gare, 2019. 
(Préface de René Pichon-Costantini).
Broché, format 110x180, 96 pages, prix 9,00 €. 
ISBN 978-2-918979-01-2 


Sur Isularama, du même auteur : La vie en négatif
Dominique Piferini dédicaçait son deuxième roman, La Photo couleur sépia, à « tous les maladroits de la tendresse, à tous les écorchés de l’abandon, tous les funambules du sentiment qui tremblent de perdre l’équilibre, tous les danseurs-étoiles du grand ballet de la vie. ». Son premier livre, Le Portrait blanc, était dédié « Aux hommes… à l’Homme, sans qui je n’aurais jamais découvert le vertigineux chemin de croix qu’est la passion. » Point de dédicace dans le toisième roman, ni dans les quatrième et cinqième. Mais n'est-il pas des dédicaces qui valent pour l'ensemble d'une œuvre ?

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