Littérature élyséenne : 16 couples réagissent

Morgane et Dylan viennent de s’entendre pour ne pas s’offrir l’un à l’autre « Merci pour ce moment » dans la mesure où ils ont bien l’intention de recommencer.

Ingrid et Stéphane pensent tous deux que c’est vraiment en faire trop que d’étaler sa « lettre de château » sur 368 pages, d’en tirer 200 000 exemplaires et, surtout, d’attendre plus de six mois pour l’envoyer. « Faute ! », disent-ils.

Liliane et Gaston, très tentés de le mettre dans leur caddy, se sont finalement raisonnés en se disant qu’ils avaient d’autres achats à fouetter.

Amélie et Robert craignent d’être totalement hors jeu si la conversation tourne, comme ils s’y attendent, sur ce livre qu’ils ont trop bêtement boudé.

Rachel et Selim se félicitent d’avoir fait Nation-Chatelet juste en face d’un lecteur debout qui semblait assez effaré face à certaines pages.

Clémence et Rodolphe, aussi pingres l’un que l’autre, viennent de répondre en chœur qu’ils attendent que ça sorte en DVD.

Elodie et Kevin espèrent que papa et maman ne vont pas employer à ça l’allocation de rentrée scolaire.

Mathilde et Jonathan ont fait un tabac en mettant autour du cou de leur soit disant labrador une pancarte où était écrit : « Je ne suis pas un rottweiler ».

Louna et Mathis ont joué avec le labrador de Mathilde et Jonathan. « Montre les dents ! » ont-ils dit.

Eloïse et Augustin, bien au fait des questions fiscales, font remarquer que les livres et le chocolat de ménage au lait bénéficient d’un même taux de TVA, dit taux réduit fixé à 5,5 %.

Ashley et Christopher ont échangé leur premier sourire en faisant la queue aux caisses : ils avaient le même livre à la main.

Marine et Nicolas ont diffusé un selfie où ils se serrent tous deux contre le dernier exemplaire daté du jour de ponte.

Celia et Mehdi se sont encore fait leurs mêmes politesses : « Lira bien qui lira le dernier. » Entre eux, c’est strictement rituel.

Axelle et Romuald ont décidé d’attendre le catalogue raisonné des twetts et des SMS, qui finira bien par paraître un jour ou l’autre.

Sabrina et Gregory sont les seuls à penser que ce n’est pas par hasard qu’une collection de banderilles soit publiée par les éditions Les Arènes.

Maria Lourdes et Juan Domingo font aussitôt remarquer qu’une passe de muleta, si réussie soit-elle, ne vaut pas grand chose face à un taureau apathique.

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