Affaire à la française

La France étant une terre de principes, il est de bon ton de se tourner vers le Prince dès que l'on relève une entorse. Ainsi de ces examinateurs du bac étonnés d'une salle d'examen ornée de crucifix, et qui signalent immédiatement à la Chancellerie leur émotion, espérant qu'un texte de théologie républicaine régule sur ce point la liturgie des examens. La République, c'est aussi ça : demander le droit de castrer les autres et de lisser leurs cadres de vie ordinaires. Le Prince se frotte les mains : n'est-on pas, par là, en train de lui demander, une fois de plus, de dire le droit ? Et le petit fonctionnaire rêve de faire baisser les drapeaux et ranger les bannières partout où il officie au nom de la République, une et indivisible. Ici, c'est comme ça qu'on tue, ou tout au moins, qu'on rêve de tuer. En douceur. En principes. En toute bonne conscience. Si on lui donne raison, imaginez son arrogance… Si on lui donne tort, imaginez aussi son arrogance… Remplacez le stylo et la feuille de note par un flashball, et imaginez encore l'arrogance d'autres fonctionnaires pratiquant la pédagogie de crise.