Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Isularama
9 octobre 2010

La théorie des trois cochons

J_LETTRINEEAN FELIX TRAQUEMOUCHE se décrit volontiers comme « un intellectuel au lait entier ». Certains chercheront l’intellectuel, et ils seront déçus. D’autres la crème, et ils seront comblés. En effet, l’auteur ne donne pas davantage dans l’allégé à la française que dans le light à l’américaine : il montre, avec un brio qui transfigure son écriture parfois lourding, que le développement de l’obésité, en tant que phénomène social, va désormais de pair avec la surconsommation de produits culturels frelatés. « La pression conformiste qui nous dit à longueur de journée qu’il faut fuir le sucre est contredite par une autre pression qui, de manière directe ou détournée, ouvertement ou en douce, nous gave de sirop de maïs. » C’est cette contradiction qu’il analyse, dans un monde où il n’y a plus aucun lien entre ce que la « morale » prescrit et ce que l’économie impose. Il ne la résout pas, mais tente au moins d’en décrire l’historique, notamment, dans sa « théorie des trois cochons ». Le premier cochon, en chair et en os, c’est celui que l’on engraissait jadis avec les pluches et les reliefs domestiques. Le second, en porcelaine, c’est celui que l’on engraissait métaphoriquement naguère en lui réservant la part non consommée des ressources monétaires. Le troisième, en bulletin de vote et pouvoir d'achat, c’est celui que l’on gave à présent d'addictions diverses et de troubles variés poussant à surconsommer aussi bien des aliments que des remèdes destinés à compenser les effets néfastes de la gloutonnerie dans une économie de gloutons. Ce troisième, c’est vous et moi !

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Isularama
Publicité