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Isularama
12 février 2012

Les grandes visions de notre prophète en teck

La notion de « langue de bois », trop syncrétique, efface les essences et leurs usages. Un monde, pourtant, sépare le peuplier, très prisé pour emballer le fromage, le hêtre pour fumer le poisson, le chêne pour affûter le vin.

Le teck, quant à lui, peut donner à son intérieur une tonalité coloniale, et à ses extérieurs des meubles de jardin lourds face au vent, imputrescibles face à la pluie, inaltérables face au soleil, et impénétrable face aux vrillettes et autres charançons. Du mastoc, donc, mais du solide et pas piqué des vers.

Comme la langue de bois de notre prophète en teck.

Deux exemples de ses dernières visions, extraites de son homélie dominicale (en ce 12 février 2012) :


« Le train affiche une santé de fer », dit-il, terre à terre.

« L’aérien (…) a du mal à décoller », dit-il, dans une envolée.
 

Moi, ça me fait penser au film « Ridicule » qui plante son décor dans la cour de récréation royale de Louis XVI, où l’on tue son ennui et ses pairs à coup de mots d’esprit, en espérant toucher un roi apathique et quasiment sourd à tout.

Quand il lui semble avoir entendu un propos plaisant, sa Royale Torpeur se tourne vers le petit collège d’exégètes qui l’assiste et, avant de sourire, lui demande de l’assurer qu’il ne s’agit pas d’un calembour, d’un vulgaire calembour.

Je sais que le rapprochement est imparfait : il n’y a plus de roi. Juste de l’apathie.

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