Buzz, affordance, mimesis et discours

Jean-Félix Cacciamosca est fasciné par un mur dont le crépi tendre s'est offert au cours du temps à une accumulation de gestes graphiques incisifs et spontanés.

Sa superficie expose aujourd'hui l’extraordinaire expression d'un art collectif à la fois brut et ordonné, généré par la présence, sous les yeux et à portée de main, d'une surface plane, verticale, pouvant recevoir la gravure d'instruments de fortune, dans un lieu furtif où les actes échappent à toute forme de réprobation immédiate. Tout se passe comme si chacun des multiples artistes, aspirés par un complexe de déterminations techniques et sociologiques, plus qu'inspirés par la lente maîtrise d'une expression personnelle, s'était spontanément inscrit dans le style commun, et l'avait chaque fois renforcé en l'adoptant.

Dans sa micro vidéo, l'objet de fascination va être technicisé et esthétisé par d’autres voies : la capture d’une image, des jeux de filtres, la décomposition en plans, les effets de balayage, et la fusion des scènes dans l’unité formelle des entailles et des couleurs, dans l'unité tonale du flux musical, jusqu'à créer l'illusion d'un agencement en discours, sinon celle d'un avancement en récit.

Lecteur, que t’en semble ?