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Isularama
4 janvier 2020

Ghisoni au centre d’une carte de vœux conceptuelle

 

AUGURI 2020

 

Ci-dessus exposée, l’invention d’une carte conceptuelle de vœux d’an neuf conçue par inclusion en icelle de l’œuvre conceptuelle ci-dessous citée. D’où résulte un discours original sur l’émergence, dans l’art conceptuel, d’un courant avant-gardiste expérimentant les potentialités fractales et invasives de l’art conceptuel, comme sa parfaite articulation, dans ce cas précis, avec le concept deleuzien de rhizome (pour ne retenir, d’un kyrielle de concepts pertinents, que le plus cristallin d’entre eux).


L’art conceptuel
est le produit d’un discours, 
et produit un discours.


Discours générateur

Ici, le discours initial est une série d’échanges initiés fin 2019 par Jean Charlet-Martelli, sur le thème du lien entre technique et société (Les nouvelles technologies font-elles émerger une nouvelle société ?), du lien entre finances et humanités (Le poids des dispositifs financiers est-il en train d’écraser l’héritage humaniste ?) et du lien entre création artistique et reconnaissance sociale (La cote d’un artiste reflète-t-elle l’esthétique engagée dans ses créations ou la valeur faciale de sa production, révélée dans les ventes aux enchères qui tiennent lieu de place boursière aux yeux d’une fraction infime de collectionneurs avides et avisés, qui ne collectionnent rien d’autre que la matière première de spéculations diverses et variées, pourvu qu’elles soient toutes aussi fortement lucratives que socialement classantes ?).

Ceci étant dit, soupesé et documenté, il en résulta l’œuvre.

Discours généré

Créée sous double signature – Jean Charlet Martelli (Art Manager), et Xavier Casanova (Bill Designer) –, cette « greeting card » signale l’ouverture à l’art conceptuel de ce genre spécifique de correspondance transnationale, circonstancielle et illustrée. Bien évidemment, comme toute œuvre conceptuelle, elle suppose, en arrière fond, un discours socio-politico-économico-idéologico-artistique aussi lié que possible au présent, dans un monde où la valeur de l’information est largement dominée par la valeur actuarielle des organismes qui l’émettent, où les individus vivent dans l’immédiateté de l’instant, où les firmes ont les yeux rivés sur l’exercice comptable en cours, et les politiques sur le calendrier de renouvellement de leurs divers mandats.

L’effacement du côté écolo est parfaitement assumé : en effet, rien ne permet aux concepteur de garantir que les tirages sauvages soient tous effectué sur un support recyclable créé à partir de matériaux naturels respectueux de la faune sauvage. Dans l’urgence, c’est l’artiste en tant qu’espèce et l’art en tant qu’essence qui se voient menacés, contraignant à une adaptation douloureuse mais réaliste.

Au demeurant, puisque l’art est devenu la monnaie la plus forte, au point d’être capitalisé par les très grandes fortunes personnelles de la planète, il a été décidé de créer un ART COUPON permettant au plus grand nombre d’homo economicus proletaris de capitaliser des petites coupures artistiques, grosso modo de la valeur d’une carte de jeu de grattage populaire émis par la Française des jeux. 

Très fortement inspirée des FOOD COUPON émis par les services d’assistance aux laissés pour compte du mythe américain, cette création a tous les caractères d’une initiative sociale et généreuse. Elle pourrait être avantageusement reprise par les politiques à la recherche de mesures permettant de mettre un peu de lubrifiant dans des rouages sociaux grippés, ou ce qu’il faut d'analgésiques sur des réformes façonnées comme des oursins et enfoncées à la massette.

L’ART COUPON tire aussi leçon de l’expérience des monnaies virtuelles, en ce que leur réussite s’opère à la barbe des états constitués, de simple particuliers ayant réussi à jouer de la planche à billet sans contrefaire quelque devise que ce soit, puisqu’il en est si peu qui soit à la fois solide et toujours convertible en or. L’art lui-même ne valant rien de plus que sa valeur faciale, rien n’interdit de rendre plausible, viable et lucratif le renversement de cette proposition en garantissant la convertibilité en œuvre d’art d’une monnaie virtuelle de nouvelle génération.

Ci-dessous, la « greeting card » illustrée par le premier ART COUPON émis.


Attention ! Le terme « SPECIMEN » signale non pas que la valeur faciale de ce coupon est nulle, mais qu’elle est flottante et ouverte à spéculation. C’est un tirage de tête, avant mise en circulation des coupures courantes. Sa rareté lui assure un cote qui ne cessera, au cours des ans, de s’élever très au dessus de sa valeur nominale. Avis aux collectionneurs.


Cette « greeting card » conceptuelle
n’a qu’un nombre limité
de récipiendaires de premier choix.
À eux tous, l’exclusivité
de nos meilleurs souhaits 
pour la nouvelle année.


[] XC, JCM, GHISONACCIA-LISBONNE, 31/12/2019


Pour citer l’œuvre :
Xavier Casanova, Jean Charlet Martelli,
Art Coupon, 2019 (millésimé 2020),
pixels sur écran (0,42 x 0,24 m),
technique mixte (scrapfoutage, typosucion),
Ghisonaccia-Lisbonne (Coll. privée).

 

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