C'est une alternative alerte aux paresses du regard

C’est prendre la plume
fichée sur la planche contact
dans l’interstice ouvert
séparant l’image résiduelle
d’une excroissance arasée
et la projection d’un tronc
sur la lame d’un scieur en long
révélant la déformation
des cernes et des cordes du temps
autour d’un étrange attracteur
où les échancrures de l’empennage
s’anamorphosent en ombre
d’urodèle tournant le dos
à la faille obvie d’un hiatus
transverse séparant deux bois
sans histoire commune
sauf leur juxtaposition
dans un même dispositif
d'enfermement du regard
clôturé en langue de bois.

C'est la couverture du recueil de Jean-François Agostini publié par Les Presses Littéraires dans une très belle édition qui juxtapose 23 courts poèmes et 23 photographies dans ce qui devient une sarabande de mots si endiablée qu'elle fait danser les pixels de ces instantanés qui figent en images la part de hasard qui suffit à déconstruire les évidences.

C'est le monde lui-même qui se poétise tout seul sous l'effet du hasard si un œil sait en scruter les facéties et en capter à la volée les conjonctions remarquables quand une plume sait jeter sur elles cette poignée de mots qui pétillent comme un rai de lumière sur un diamant de la plus belle eau.

C'est une alternative alerte aux paresses du regard…

• Xavier Casanova

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[] Jean-François Agostini,
C'est ou : poèmes et photographies,
Saint Estève : Les Presses Littéraires,
mai 2011.

[] Lire quelques poèmes du recueil
transposés dans la mise en pages de Gattivi Ochja,
le blog de Stefanu Cesari. Avec traduction en corse.